Une magistrate au collège
Lundi 4 novembre, les élèves de 4A ont rencontré une magistrate, Cécile Dangles, dans le cadre du projet « Allons enfants », mené en partenariat avec le TNB et le réalisateur Gilles Marchand, sur le thème de la justice.
Cécile Dangles a présenté rapidement son parcours, et les fonctions qu’elle a exercées au sein de la magistrature : juge des enfants (« juge POUR enfants », préfère-telle dire), juge d’instance, juge d’application des peines notamment. Elle est aujourd’hui contrôleuse des lieux de privation de liberté.
Le thème des droits des enfants a d’abord été abordé par la magistrate, qui a rappelé que les piliers en sont le droit à l’éducation, et la liberté d’expression, quel que soit l’âge. Elle a précisé aussi que les enfants ont des droits que parfois ils ignorent, comme celui de faire de la politique, ou d’adhérer à une association.
Chiffres à l‘appui, Cécile Dangles a ensuite parlé des prisons, et répondu aux questions des élèves qui, quelques semaines auparavant, avaient visité l’ancienne prison Jacques Cartier. Sa fonction actuelle de contrôleuse consiste à vérifier que les droits des détenus sont respectés dans les prisons, ce qui n’est pas le cas. Les prisons françaises offrent 62000 places, mais comptent 79631 détenus, dont 3800 dorment par terre …Dans ces conditions, difficile d’offrir à chacun le droit d’avoir 3m² et un espace à soi, comme le prévoit pourtant la loi … Et les quartiers des mineurs ne sont pas mieux que les prisons pour adultes…
Car en France, on met beaucoup trop de gens en prison, par rapport à l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne par exemple, et on oublie, selon la magistrate, que la peine de prison n’est pas automatique, et qu’en plus, souvent, elle ne marche pas. De plus la prison coûte cher : 130 euros par jour et par détenu, contre 10 euros pour un bracelet électronique.
Alors que faire ? Trouver des alternatives, et surtout, aider les détenus à leur sortie de prison, ne pas regarder uniquement le passé mais plutôt l’avenir, « pour que les personnes revivent avec nous proprement, pour leur offrir la possibilité de revenir parmi nous ». La magistrate a d’ailleurs comparé le métier de juge à celui de professeur, qui consistent tous deux à « accompagner les gens pour qu’ils grandissent ».
Elle a pour conclure rappelé que le droit est vivant, que la justice n’est pas une question de spécialistes, et qu’il reviendra aux élèves, en tant que citoyens, d’exiger que d’autres droits soient créés !